Poésie exigeante et parfaite pour dictée.
Poème sur la Toussaint, par Paul Verlaine.
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Verlaine voit dans Liturgies intimes « le couronnement » de son oeuvre d'inspiration chrétienne. Les poèmes se répartissent, pour l'essentiel, en deux séries bien nettes, mais qu'il a mélangées. Les uns évoquent les principales fêtes du calendrier liturgique, les autres paraphrasent librement les prières capitales de la messe. Ainsi Verlaine commence par célébrer l'Avent, début de l'année liturgique, temps de l'attente et de l'espérance ; puis, il chante Noël, fête où l'Enfant divin nous incite à retrouver l'innocence et la simplicité, les Saints innocents qu'on commémore le 28 décembre et la Circoncision. Il consacre le poème VI à l'Epiphanie ; assez curieusement, aucun poème ne traite du Carême et de Pâques. Le cycle se poursuit avec l'Ascension et la Pentecôte, la Fête-Dieu (« Juin ») et enfin la Toussaint qui clôt l'année. La seconde série suit le déroulement même de la messe depuis Y Asperges me jusqu'au dernier Évangile (« In initio ») en s'arrêtant aux principales prières collectives : le Kyrie, le Gloria, le Credo, le Sanctus, VAgnus Dei. Il m'apparaît significatif que seuls échappent à ces deux séries les sept poèmes ajoutés en 1893, qui traitent des offices de vêpres et de complies et de quelques vertus chrétiennes. La première édition possédait ainsi une unité qui fut rompue.
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Un poème en musique - Un poème en chanson
Poème "Toussaint" de Paul Verlaine (1844 - 1896) mis en musique par EratoRevival. La musique est entièrement électronique et créée avec plusieurs outils dont des IA.
Paul Verlaine - Liturgies intimes, 1892
℗ 2024 EratoRevival
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Ces vrais vivants qui sont les saints,
Et les vrais morts qui seront nous,
C'est notre double fête à tous,
Comme la fleur de nos desseins,
Comme le drapeau symbolique
Que l'ouvrier plante gaîment
Au faite neuf du bâtiment,
Mais, au lieu de pierre et de brique,
C'est de notre chair qu'il s'agit,
Et de notre âme en ce nôtre œuvre
Qui, narguant la vieille couleuvre,
A force de travaux surgit.
Notre âme et notre chair domptées
Par la truelle et le ciment
Du patient renoncement
Et des heures dûment comptées.
Mais il est des âmes encor,
Il est des chairs encore comme
En chantier, qu'à tort on dénomme
Les morts, puisqu'ils vivent, trésor
Au repos, mais que nos prières
Seulement peuvent monnayer
Pour, l'architecte, l'employer
Aux grandes dépenses dernières.
Prions, entre les morts, pour maints
De la terre et du Purgatoire,
Prions de façon méritoire
Ceux de là-haut qui sont les saints.
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