Le tambour ravanne

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La ravanne est l'âme du séga, la musique traditionnelle de l'océan Indien. Ce tambourin fait de peaux de bêtes est semblable à d’autres instruments utilisés lors de rituels spirituels et chamaniques dans diverses cultures de par le monde, rappellant les origines immémoriales du séga.
On n’en sait pas beaucoup sur les origines du séga, hormis que les premiers européens à avoir été témoins de cette pratique très répandue chez les esclaves de l'océan Indien l'appelaient tchéga, et qu’il devait être originaire de la côte mozambicaine ou d’une autre partie de l’Afrique orientale.
Cette sorte de grand tambourin, fabriqué d’ordinaire avec des peaux de chèvres, donne au séga son rythme inimitable. La ravanne est d’ailleurs le seul instrument indispensable au séga. Il suffit d’une ravanne, d’un feu de camp et de quelques voix pour donner forme et vie à cette musique envoûtante. En d’autres termes, si les autres instruments apportent indéniablement de la couleur et de la complexité au séga, l'âme, l’essence de cette musique reste la ravanne.
Le babani avait plusieurs propriétés “magiques”, notamment celle de rassembler différents peuples d’esclaves autour du feu. Cette torpeur peut aussi prendre une forme extrêmement érotique, les couples de danseurs mimant avec forces gestes rageurs une relation intime. C’est la ravanne, toujours, qui donne le rythme des coups de reins.
Cette dimension érotique se retrouve aussi chez les chamanes. Le tambour, le donneur de rythme, incarne la puissance sexuelle lors des rituels chamaniques. Certains chamanes se marient même avec leur tambour, qui est l’incarnation d’un esprit féminin magique doté de grands pouvoirs érotiques.
D’autres peuples jouent d’instruments similaires à la ravanne. Certaines peuplades d’Inde utilisaient également des tambourins très proches de l’instrument durant leurs prières. Deux versions “arabes” de la ravanne sont par exemple encore utilisées aujourd’hui dans le Moyen-Orient: le dayereh et le daf. Le daf comporte de petites cymbales sur le côté, tandis que le daf en est dépourvu.
Tout comme ces anciens instruments persiques, la ravanne peut être réalisée avec ou sans cymbales, bien que la version avec cymbales soit de plus en plus rare ces derniers temps. On trouve également des “cousins” de la ravanne au Népal (dhyangro), en Russie (sami), en Irlande (bodhran), en Egypte (mazar) et aux quatre coins du monde… Tous ces tambours ont un point commun: ce sont des instruments traditionnels très anciens faits de peaux.
Ces similarités avec d’autres instruments sacrés venus du fond des âges démontrent les origines spirituelles du séga et son passé préhistorique. L'époque des croyances dans le monde des esprits, lorsque l’on frappait sur des peaux de bête tendues sur un arc de cercle autour du feu et que les danseurs perdaient le contrôle de leurs membres au rythme des percussions...
Source CôtéNordmag.com

Dans cette vidéo, Fanfan artiste militant Mauricien, de le trempe des très grands du tambour.
La Maison du Séga Ravanne à l'Ile Maurice, rencontre avec Fanfan 2007

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