Si vous avez vu Shining, vous vous rappelez sans doute de sa scène d’ouverture dans laquelle une famille arpente les routes sinueuses du Colorado afin de se rendre a l’hotel Overlook, ou le père, Jack, écrivain en panne d’inspiration, tourmenté par la solitude et victime d’hallucinations, va tenter d’assassiner sa famille avant de mourir de froid.
Et ben pour la musique, le réalisateur a demandé à Wendy Carlos de lui faire une interprétation au Moog du Dies Irae, un chant liturgique du XIIIè siècle qu’on emploie généralement lors de la messe des défunts.
Et cette version précise du Dies Irae c’est celle qu’on retrouve en 1830 dans la Symphonie Fantastique d’Hector Berlioz. Une oeuvre dans laquelle un jeune musicien est en proie à des visions qui le font tomber éperdument amoureux d’une femme qui n’existe pas.
ll s’imagine danser avec elle au bal et elle devient pour lui une véritable obsession. Troublé par ces sentiments, il part s’isoler à la campagne, où la solitude le mène à s’empoisonner. Il sombre alors dans un long cauchemar au cours duquel il va tuer la femme qu’il aime, et sera condamné à mort.
À son arrivée en enfer, il est accueilli par d’étranges créatures dans un Sabbat démoniaque ou le Dies Irae va être interprété.
Coincidence ? Non
Si Kubrick choisit de placer ce motif musical au début du film, c’est bien pour condamner son protagoniste à un destin funeste.
D’autant plus que dans le livre d’origine, Jack a le droit à une forme de rédemption, puisque pris d’un éclair de lucidité, il ordonne à son fils de fuir et se sacrifie en essayant de réparer la chaudière, qui finit par exploser.
Morale de l’histoire, faites réviser votre plomberie !