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Nous avons tous l'habitude d'appeler corbeaux la plupart des oiseaux noirs qui passent devant nos yeux, mais en fait ce n'est pas si simple, car il peut s'agir aussi de corneilles ou de choucas. Il existe en réalité que deux espèces de vrais corbeaux et nous allons les découvrir ensemble.
Les premiers d'entre eux s'appellent les corbeaux freux. On les rencontre généralement en plaine où ils se nourrissent de tout ce qu'ils peuvent trouver de comestible dans les prés et les champs cultivés.
Ils disposent pour cela d'un bec très puissant avec lequel ils fouinent dans la terre, à la recherche de vers ou de quelques grains de blé en train de germer.
Les corbeaux freux vivent en colonies groupant parfois des centaines d'oiseaux et sont extrêmement méfiants et intelligents. Il semble par exemple que chaque bande dispose de quelques guetteurs, chargés de donner l'alerte au reste de la troupe en cas de danger.
Curieusement, c'est bien souvent en pleine ville que les freux installent leurs nids, regroupés le plus haut possible dans les grands arbres des parcs. Et là aussi la vie en communauté est la règle.

Dès la fin de l'hiver la corbeautière s'anime à nouveau. Les cris rauques des oiseaux se répondent d'une branche à l'autre, et la construction des nids bat son plein. Les corbeaux utilisent ceux des années précédentes, qu'ils doivent réparer et consolider en y apportant de nouveaux branchages cueillis ça et là dans les arbres, ou tout simplement empruntés discrètement chez le voisin.
Il n'y a guère que quelques couples malchanceux dont les nids ont été détruits par les intempéries qui doivent tout recommencer à zéro, et construire une nouvelle plate-forme.
A cette époque là, les bagarres sont permanentes entre tous les membres de la colonie, qui ne cessent de se voler des brindilles de bois, de se poursuivre et de s'insulter copieusement à grand renfort de croassements.
Puis peu à peu, au fur et à mesure de l'avancée des travaux, chaque couple réussit à délimiter un petit territoire autour de son nid. Les mâles montent une garde vigilante et les disputes se font maintenant beaucoup plus rares.
D'un arbre à l'autre, la construction est maintenant à peu près terminée. Certaines femelles ont déjà pondu et couvent à l'abri des regards indiscrets.
Plus tard, il nous faudra faire quelques acrobaties pour atteindre le sommet des arbres et en savoir un peu plus long sur ce qui se passe à l'intérieur des nids.
Et si certains ne contiennent encore qu'un seul œuf, d'autres au contraire abritent déjà une nichée complète de jeunes corbeaux freux, presque prêts à l'envol


Mais laissons les tranquilles et changeons complètement de décor. Notre deuxième espèce de corbeaux vit en effet essentiellement en montagne, et c'est là bien sûr qu'elle nous a donné rendez-vous.
Cet oiseau là est bien plus rare que nos amis de tout à l'heure et s'appelle le grand corbeau. Il était autrefois très abondant et passait volontiers pour un oiseau de malheur. Il faut dire que c'était lui qui se chargeait de dépecer les pendus au moyen âge, ou qui dévorait les cadavres d'hommes et de chevaux lors des grandes guerres si courantes à ces époques reculées.
Mais si aujourd'hui ils ne mangent plus de chair humaine, il reste que les grands corbeaux ont un œil particulièrement aiguisé lorsqu'il s'agit de trouver une vieille charogne d'animal sauvage, même cachée sous la neige.
Et dès que l'un de ces brigands de haut vol trouve quelque chose à grignoter, ses confrères ne tardent pas venir partager avec lui la bonne aubaine.
Il semble cependant y avoir un certain ordre dans la bande et c'est souvent le plus vieux et le plus rusée qui s'accorde la maîtrise du festin.
Les grands corbeaux ont tout de même quelques côtés sympathiques. Ils sont par exemple très joueurs et se laissent parfois aller à quelques acrobaties.
Ils semblent également trouver quelques plaisirs à se rouler dans la beige comme le font parfois les chiens...

Dès la fin de l'hiver, les grands corbeaux rejoignent leurs lieux de nidification. Le plus souvent, ils installent leur nid au plein milieu d'une grande falaise, sur une petite plate-forme rocheuse totalement inaccessible. C'est là, bien à l'abri des regards indiscrets et des prédateurs, qu'ils élèveront leur nichée.
Mais ils savent aussi s'adapter au monde moderne. Ainsi après les compétitions de l'hiver, un couple de grands corbeaux un peu originaux a choisi de faire son nid dans les poutres d'un tremplin de saut à ski.
Cela leur a réussi semble-t-il, puisque les jeunes de l'année se sont déjà envolés, à l'exception du petit dernier. Mais encore quelque jours, et celui-ci ira les rejoindre dans les airs.

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