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La plupart des mammifères sauvages qui peuplent notre environnement, ont pris l'habitude, avec raison sans doute, de se tenir soigneusement à l'écart de l'activité des hommes.

Pourtant, à deux pas des villages et mpeme au beau milieu des champs cultivés, le blaireau installe parfois son terrier.

A cet endroit, la discrétion est loin d'être le souci principal du blaireau. La terre rejetée au moment des travaux de creusement forme en effet d'énormes tas, bien visibles, devant l'entrée du tunnel.

Il existe souvent plusieurs de ces entrées qui donnent accès à un réseau de galeries souterraines, dans lesquelles les blaireaux se cachent durant le jour.

D'autres indices nous permettent de penser que ce terrier est bien habité. Sur ce petit arbre, par exemple, les occupants semblent venir se faire les griffes régulièrement.

En fouinant un peu plus loin encore, dans le secteur, sous les buissons d'un talus, on tombe sur de véritables pistes de terre battue, parfaitement dégagées, signe du passage régulier des blaireaux.

Il faut dire que ces animaux sont de véritables maniaques, fidèles à leurs habitudes, et qui sortent toujours par les mêmes coulées, les mêmes passages...
Mais au fait, comment faire pour les surprendre ?

Eh bien pour commencer, il faut demander rendez-vous aux blaireaux au saut du lit, pour eux bien sûr, c'est à dire à partir du coucher du soleil. Car, ne l'oublions pas, ce sont des animaux nocturnes, qui préfèrent peut-être ainsi éviter les hommes, dont ils ont sûrement déjà entendu siffler les plombs...

Avant le coucher du soleil donc, il suffit de s'installer discrètement près du terrier, à bon vent bien sûr, et d'attendre sans bouger, les yeux fixés sur l'entrée de la tanière...

Le suspens n'est jamais très long, mais la méfiance reste encore de mise pour le premier adulte qui sort...
A l'autre bouche du terrier, on est un peu moins méfiant, mais on reste prudents...

Il faudra encore quelques minutes pour que les dernières vérifications se fassent.

Pas d'odeurs suspectes, pas de bruit anormal : le blaireau, après une dernière hésitations, peut partir pour sa tournée nocturne.

L'autre adulte restera caché dans son trou, ou veillera aux alentours car nous sommes en mai, et les jeunes blaireaux font leurs premières sorties hors du terrier.

Eux par contre ne se font aucun souci, et leur seule préoccupation est de se payer du bon temps en partant à la découverte de leur nouveau domaine.

Durant leurs premières sorties, les jeunes blaireaux quittent rarement les alentours immédiats du terrier, où ils savent se mettre à l'abri à toute vitesse, en cas de danger.

Malgré leur taille et leurs jeux désordonnés, ils ne font pratiquement aucun bruit en se déplaçant. A peine de temps en temps entend-on claquer une mâchoire, ou un petit clappement.

Les jeux en commun s'arrêtent de temps en temps et chacun s'occupe comme il peut. Une vieille douille de cartouche de chasse fera éventuellement l'affaire, avant que le voisin ne s'en mêle également...

Un peu plus tard dans la nuit, avec l'appétit qui vient, les blairotins partent également à la recherche d'un peu de nourriture. Bien souvent, du moins au début, ils se contentent de retrouver un des parents à l'intérieur du buisson.

Ce sont eux qui leur apprendront, grâce à leur odorat à trouver et à croquer toutes sortes de plats : escargots, vers, insectes, œufs d'oiseaux nichant au sol, mais aussi des pommes ou des noix tombées à terre, dans les vergers.

Jeux et recherche de la nourriture occuperont l'essentiel de la nuit pour les jeunes, qui retournent de temps en temps au terrier. Les adultes se permettront quelques expéditions plus lointaines, mais avant les premières lueurs de l'aube, tout le monde aura retrouvé la sécurité au fond des galeries.

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