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Le 10 juillet 1940, l’Assemblée nationale accorde les pleins pouvoirs à Pétain, perçu alors comme un sauveur par une population traumatisée par la défaite. Mais derrière cette figure rassurante se cache un régime de collaboration, dont les pages les plus sombres restent longtemps méconnues.

Après la guerre, le mythe d’une France résistante s’installe sous l’impulsion de de Gaulle, tandis que les crimes de Vichy sont passés sous silence. Pendant deux décennies, la collaboration est minimisée, quasi absente des manuels scolaires. Il faut attendre les années 1970 pour qu’une nouvelle génération d’historiens et de cinéastes, avec "Le Chagrin et la Pitié" de Marcel Ophuls et "La France de Vichy" de Robert Paxton, brise ce silence. Ces révélations stupéfient l’opinion publique : Pétain est bien à l’origine des lois antisémites et Vichy a déporté des enfants juifs sans que les nazis ne l’exigent.

En parallèle, l’intérêt pour la fin du régime de Vichy et le sort de Pétain grandit. Le film revient sur des épisodes peu connus : son procès, son internement à l’île d’Yeu, ses funérailles en 1951, et même le vol rocambolesque de son cercueil en 1973.

Malgré ces révélations, il faudra attendre 1995 pour que la République reconnaisse officiellement son rôle dans la déportation des Juifs de France. Lors des commémorations de la rafle du Vel' d'Hiv', Jacques Chirac met fin à des décennies de déni en déclarant que l’État français a "secondé la folie criminelle de l’occupant".

Le film s’appuie sur des images d’archives rares et des témoignages marquants, bien que son approche privilégie parfois l’anecdote au détriment d’une analyse historique approfondie.

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