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Quelque soit l'endroit que vous avez choisi pour votre dernière promenade à la campagne, savez-vous que vous êtes peut-être passés vraiment tout prêt d'un animal sauvage et que vous ne l'avez pas vu..

Ce rendez-vous manqué ne vous dérangera pas beaucoup si je vous dis que l'animal en question était un serpent.

Et peut-être même une vipère, discrètement immobile le long du chemin, confiante en son déguisement camouflé.

Les serpents sont en effet de grands paresseux qui mènent une existence discrète et silencieuse faite de lents déplacements ou de siestes tranquilles au soleil.

Lorsqu'ils se décident à fuir, c'est que la menace est vraiment trop proche et qu'il faut tout de même se bouger un peu.

D'ailleurs leur cachette n'est jamais bien loin et là, au moins, ils sont en sécurité.

A moins qu'un curieux, comme aujourd'hui en ait décidé autrement.

Cette petite embuscade a pour simple but de faire un peu mieux connaissance avec ces sympathiques animaux sans pattes.

Leur corps, complètement sec, est entièrement recouvert de petites plaques d'écailles, assemblées de façon géométrique et ceci, du haut de la queue jusqu'au bout du museau.

Celles du dessus du corps sont en forme de losange, disposées un peu comme des tuiles. Leurs différentes teintes composent ensemble la couleur générale de la bête.

Sur le ventre, les écailles sont plus grandes et chacune d'entre elles est placée dans le sens de la largeur.

Habile disposition qui permet à l'animal de prendre appui sur les moindres aspérités du sol quand il se promène.

Plusieurs fois par an pendant leur croissance, un peu comme nous nous changeons de chaussures, les serpents changent la partie supérieure de leur peau, au cours de la mue.

On trouve le résultat de cette curieuse opération dans les buissons ou dans les herbes sur lesquelles l'animal s'est frotté.

D'un bout du corps à l'autre , apparaissent sur les mues les moulages des différentes écailles, jusqu'à celles de la tête qui couvrent même l'oeil.

Cette écaille transparente et immobile remplace d'ailleurs nos paupières si bien que le serpents ne ferment jamais les yeux, même pour dormir.

C'est le moment d'en profiter pour oser les regarder d'un peu plus près. Cela nous permet de distinguer les couleuvres qui ont une pupille bien ronde et les vipères dont l'oeil ressemble plutôt à celui d'un chat, avec sa pupille en fente verticale, plus ou moins ouverte en fonction de la lumière.

L'autre moyen très sûr pour savoir à qui l'on a à faire, est d'avoir le courage encore quelques secondes, d'observer les écailles de la tête.

Si elles sont petites et nombreuses, gare à la vipère. Au contraire, s'il n'y en que quelques une très larges, vous n'êtes pas encore un héros , c'est une simple couleuvre.

Quoi qu'il en soit , vipère ou couleuvre , toutes les deux sont des prédateurs carnivores. Elles partent de temps en temps en chasse à la recherche du campagnol ou du lézard qu'elles attaquent à vue.

Pour maîtriser leurs proies, les couleuvres ne disposent pas dans leur gueule d'appareil venimeux. Pour elles, la technique est simple: il faut mordre la victime et essayer de l'avaler toute vivante sans autre forme de procès.

Le mouvement alternatif des mâchoires fait ainsi pénétrer lentement mais inexorablement l'infortunée victime au fond de la gueule.

Mais quand on a eu plus grands yeux que grand ventre , il faut aussi savoir s'arrêter.

La technique est un peu différente chez la vipère. Pour comprendre , trouvez une vipère qui est vraiment de très mauvaise humeur et présentez-lui le bout de votre botte. Le résultat ne se fait pas attendre. En un éclair, elle a mordu le caoutchouc et l'a relâché. Mais le temps de cet aller-retour fulgurant, il s'est passé bien des choses.

A l'intérieur de leur gueule les vipères ont une poche à venin, reliée à deux dents longues, très fines appelées crochets. Les crochets sont creux à l'intérieur comme une seringue. En fait au cours de la morsure, en une fraction de seconde, ils pénètrent dans le corps du rongeur attaqué et envoient le venin dans les tissus.

La victime va courir encore quelques secondes et tomber raide morte un peu plus loin. La vipère se met alors en route , la retrouve en se servant de son odorat et l'avale la tête la première. Triste histoire en vérité, amis il faut bien que tout le monde mange...

Collection : Naturimages

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